Après cinq jours d’ascension dans des conditions climatiques difficiles malgré la saison estivale, seuls Marianne Chapuisat et Martin notre guide argentin ont rejoint le sommet le 25 janvier dernier. Dans « l’hiver bolivien » qui a surpris l’équipe dans une violente tempête de neige, Franck, Eric et Frank seront contraints à l’abandon respectivement à 5800 m et à 6450 m pour Frank Bruno dont la prothèse fut mise à mal par le terrain chaotique de ce mont volcanique. Frank dont le courage et l’obstination n’est plus à démontrer s’est dit que cette fois il allait trop loin et qu’il n’en reviendrait pas. Ils en sont revenus, bouleversés, éreintés mais vivants. Un compagnon d'infortune Argentin, Juan Carlos Dillon rencontré au camp de base n’est quant à lui jamais revenu de son ascension.

L’aventure qui a mené Frank jusqu’ici a commencé de manière dramatique au large du Liban sur le porte-avion Foch. À vingt ans, il perd sa jambe droite, broyée par un avion qui lui roule dessus ; son destin bascule. En 86, il sort major de promotion au monitorat de plongée sous marine. Première étape qui lui donnera l’énergie de continuer à se battre et créer « bout de vie ».

Eric Lecomte était granitier lorsqu’un bloc de granit glisse et lui broie la jambe gauche. Pendant 5 ans, il est opéré à plusieurs reprises sans résultat. Il prend alors la décision de se faire amputer au niveau du tibia. Depuis il a repris les courses à pied longue distance (Marathon de Paris, Marathon de Monaco, triathlon de Gérardmer)

Suite à un très grave accident de la circulation, Franck Festor a eu la jambe mutilée. Après s’être acharné pendant 7 ans à la sauver, il prend la décision de se faire amputer. Depuis il détient de multiples records de France en Athlétisme et devient le premier Français à courir un marathon avec sa prothèse en 2004 (Paris, Monaco, New York).

Déghettoïser les handicapés dans toutes leurs activités par la pratique du sport. Que les joueurs de football amputés retournent sur les stades. Que les cyclistes amputés remontent sur leur selle. Que les danseuses amputées remettent leur ballerine. Oui, cela est possible. À condition d'y croire et avec le soutien, la tolérance et l'encouragement des valides... partenaires de jeux. Voilà le message que Frank nous adresse.


Sur les pentes du mont Pissis, "l'hiver bolivien" a surpris l'équipe déversant une couche importante de neige sur le volcan dès 5500 m d'altitude.


La neige, plutôt rare en été est tombée très bas cette année et a considérablement freiné l'ascension de l'équipe de "bout de vie". À chaque pas, la poudreuse fut un piège particulièrement dangereux pour les amputés.


Franck Festor, Frank Bruno et Eric Lecomte à 5800 mètres d'altitude, la veille de l'ascension finale.


Camp d'altitude N°2 à 5800 m la veille de l'ascension finale.


Camp d'altitude N°2 à 5800 m la veille de l'ascension finale.


Le soir, sous la tente, c’est l’heure des bilans. « La prothèse a t-elle souffert aujourd’hui ? Et le moignon, pas de blessures ?» Pour Frank c’est également le moment de rédiger son journal quotidien qu’il transmettra grâce à une connection satellitaire.


Afin de prévenir des risques élevés d’œdèmes cérébraux dus à l’altitude l’ensemble de l’équipe à été suivi médicalement tous les jours par Hernan, le chef d’expédition argentin.


Franck a beaucoup souffert de son moignon pendant cette expédition. Le terrain très accidenté et l’altitude l’ont contraint à l’abandon à 5800 m après avoir donné le meilleur de lui-même.


La laguna de los Aparejos à 4000 m fut un magnifique camp d’acclimatation pour toute l’équipe de « bout de vie ».


Le désert de Catamarca au pied du mont Pissis réserve aux curieux qui ont le courage de s’y rendre des paysages à couper le souffle.


Les premiers pas sur les pentes du Mont Pissis ont été particulièrement difficile pour Franck Festor. Sa prothèse lui a blessé le moignon à plusieurs reprises.


4600 m d’altitude, première journée d’ascension aux pieds des « pénitents ». Sorte de dentelle de glace, les pénitents sont des restes du glacier de l’hiver précédent ciselés par le vent.


Les journées de repos au camp de base sont l’occasion pour chacun de faire une petite toilette, de bricoler ou, comme pour Eric, de se raser.


Au fil des jours, la fatigue commence à creuser les visages.


Chaque minute de pause dans l’ascension est précieusement utilisée pour la récupération physique.


5100 m, arrivée au premier camp d’altitude.


Couché de soleil sur le premier camp d’altitude. Demain la journée sera longue pour atteindre les 5800 m du camp 2 alors l’équipe prend un repos bien mérité.


Avec plus de 20 Kg sur le dos, l’ascension vers le camp n°2 sera éprouvante pour tout le monde. L’hiver bolivien prend par surprise l’équipe en fin de matinée, cette violente tempête de neige ralentit encore la progression.


Le jour de l’ascension finale, Marianne sera la seule de l’expédition accompagnée par Martin à atteindre le sommet du Pissis à 6882 m d’altitude après 9h30 d’effort.


Au levé du soleil, 6 heures déjà qu’ils marchent dans la nuit. Le froid engourdit les mains et les pieds. Dans la neige fraîche de la veille, le pas est lourd et la progression ralentit par les pièges de ce terrain difficile.


La nuit à été glaciale, les premiers rayons du soleil à 6300 m sont un réconfort et l’occasion d’une pause pour admirer ce paysage fascinant.


Toute l’équipe « d’un pied au sommet » réuni au camp n°2 à 5800 m.

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Pour en savoir plus, le site de l'association : boudevie.org